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Le projet “beurre de karité”

noix de karité - pourunzebu.com

Le contexte

Le karité est un arbre qui pousse naturellement dans toute la bande subsahélienne du Mali jusqu’au Soudan et en particulier au Burkina Faso dans la région du Sud-Ouest qui en est bien pourvu. Il donne une noix riche en éléments gras (42 à 48 %) dont les femmes font traditionnellement le beurre de karité utilisé comme matière grasse végétale dans la nourriture, mais aussi pour faire du savon.
Pour obtenir trois kilos de beurre, il faut deux jours d’un labeur harassant à deux femmes pour piler et cuire l’amande, et malaxer la pâte à la main.
Une tonne de noix donne 400 kg de beurre et 400 kg de tourteaux
La récolte des noix s’étend de mai à octobre.

Depuis quelques années, le beurre de karité est devenu un produit très à la mode dans nos pays développés, utilisé dans les produits cosmétiques comme dans les chocolats. Le karité est le troisième produit d’exportation du Burkina Faso après le coton et le bétail, avec plus de 80.000 tonnes par an.

En conséquence le prix des noix a augmenté et bien des femmes sont tentées de tirer quelques sous de la vente de leurs noix plutôt que de faire le beurre avec pour effet immédiat la raréfaction de la matière grasse dans la nourriture, plus de savon, et perte des sous-produits.

L’abbé Alain-Évariste SOMÉ a eu l’idée de faire revenir dans la région du Sud-Ouest et au plus près des populations rurales, la valorisation de ce produit et la maîtrise des circuits de commercialisation. Vendre le produit transformé rapportera plus que les noix, et les sous-produits resteront disponibles. La pénibilité de la transformation, principale raison de l’abandon de cette production, peut être réduite par la mécanisation : les machines existent et des installations sont déjà opérationnelles dans six régions du Burkina Faso.

D’autre part comme on le verra ci-dessous le procédé préconisé permet de faire une économie extrêmement importante de bois, d’où une importante économie sur le plan économique et écologique. L’utilisation incontrôlée du bois étant aussi une cause de dégradation de l’environnement local.

Les étapes de la transformation

PROCESS TRADITIONNEL

1- les noix sont séparées au pilon

2- les noix sont grillées dans une marmite

Chauffage traditionnel sur des foyers ouverts très consommateurs de bois

3- les noix torréfiées sont passées à la meule à pierre pour obtenir une pâte brunâtre

4- La pâte brunâtre est malaxée et brassée à la main très longuement en y ajoutant un peu d’eau pour obtenir une pâte blanchâtre

5- La pâte décantée est chauffée dans une marmite pour être liquéfiée et épurée par passage au tamis

Chauffage traditionnel sur des foyers ouverts très consommateurs de bois

PROCESS PROPOSE

1- Utilisation d’un concasseur

2-Utilisation d’une batterie de torréfacteurs

Utilisation de tourteaux séchés

3- Utilisation d’un moulin mécanisé

4- Utilisation de barattes mécaniques et bacs de décantation

5- remplacée par une batterie de marmites et de filtres

Utilisation de tourteaux séchés

6- la pâte refroidie est conservée sous forme de beurre solidifié.

Le process proposé respecte les étapes traditionnelles de la transformation de la noix en beurre. Il aboutit à un produit répondant aux exigences commerciales des acheteurs étrangers en assurant une meilleure conservation.

L’installation envisagée permet de produire 1 tonne de beurre par jour par 5 femmes dont le travail se limite à la surveillance des machines et de la cuisson.
La quantité de noix disponible sur place permet d’envisager un retour sur investissement au bout de 3 ans.

Le financement

Tous les appareils sont fabriqués au Burkina Faso ; l’entreprise demande un délai de deux mois pour les livrer à compter de la date de la commande.

Le coût d’une installation complète est de 9.200.000 FCFA (soit environ 14.000 €) dont 4.500.000 FCFA pour les seules marmites et les foyers et 4.700.000 FCFA pour l’ensemble des autres appareils (chiffres fournis par le constructeur début novembre 2008).

Le constructeur inclut dans ce prix la mise en route et la formation des utilisatrices et d’un mécanicien pour l’entretien des appareils.

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